L'Echo du Karst
L’écho du Karst
Sur les chemins de l’eau
La pureté des eaux de la rivière Touvre contribue à fournir de l’eau potable à l’ensemble de l’agglomération d’Angoulême. Ses quatre “sources“ sont en fait de puissantes résurgences qui apparaissent sous les ruines d’un château pour donner naissance à cet affluent de la Charente, long seulement de 11,7 km. Le Dormant, le Bouillant, la Font de Lussac et la Lèche forment ensemble la deuxième résurgence de France après la Fontaine de Vaucluse, dont le débit moyen élevé (13 m3/s) permet de rendre la Charente navigable à l’embouchure de la Touvre.
Cette résurgence est alimentée par le karst de La Rochefoucauld, un réseau complexe de cavités labyrinthiques souterraines déroutantes, distantes parfois de plusieurs dizaines de kilomètres. Une série de colorations à la fluorescéine a démontré que l’eau provient essentiellement des pertes du Bandiat et de la Tardoire, et dans une moindre mesure des eaux de la Bonnieure et de l’Échelle, et de tout le bassin-versant du karst, avec plusieurs dépressions relevées dans la Forêt de Braconne. L’explication de cet exutoire unique des quatre résurgences aux sources de la Touvre est géologique : la “faille de l’Échelle“, d’une épaisseur de 500 mètres de marne imperméable, barre la route à l’écoulement souterrain des eaux et les oblige à remonter à la surface.
L’Echo du Karst propose de faire dialoguer ces territoires séparés par cette barrière géologique au travers d’articles d’une revue fictive : une série d’enquêtes photographiques, géologiques, cartographiques et prospectives, afin de rétablir le lien mystérieux et souterrain qui relie ces territoires, dont seule l’eau connaît le véritable chemin. Appuyées sur les nombreux documents qui explorent le phénomène et les lieux correspondants - en amont comme en aval des sources -, ces nouvelles du karst traversent les époques : depuis les contes et légendes du Moyen-Âge jusqu’aux dernières hypothèses scientifiques en date.
L’Echo du Karst protège ses sources ; il s’inspire de la forme d’un journal d’explorations scientifiques autant que de la nouvelle littéraire ou de la revue artistique, faisant la part belle aux illustrations. Imprimé et soutenu financièrement au XXème siècle par l’industrie papetière encore florissante des rives de la Touvre, sa rédaction est ensuite publiée en version dématérialisée au XXIème siècle, tenue à bout de bras par une poignée de chercheurs et de citoyens rassemblés autour de la préservation de notre bien commun, source de toute vie sur Terre : l’Eau.
Ces explorations sont l’occasion de rencontres avec un multiplicité d’acteurs angoumoisins touchés de près ou de loin par le sujet. De nombreuses disciplines et champs de recherches variés sont ainsi convoqués pour nourrir les investigations du journal, en une subtile alliance des arts et de la science : photographie, géographie, littérature, géologie, cartographie, architecture, hydrologie, poésie, ingénierie... Un bassin-versant de connaissances et de formes plastiques, comme autant de sources et de ruisseaux qui convergent vers un même exutoire : la création d’un imaginaire passé, présent et futur de la rivière Touvre.
L’Echo du Karst est une création lauréate de l’appel à projets artistiques porté par l’agglomération GrandAngoulême autour de l’élaboration du Sentier Métropolitain,
nouvel équipement culturel créé dans le cadre du projet européen “Hub-In“,
avec un objectif de valorisation du fleuve Charente et de ses affluents.
[ Work in progress ]
Voici quelques extraits issus de la maquette d'un ouvrage "Janus", c'est à dire dont les deux faces sont assemblées tête-bêche pour ne former qu'un seul recueil :
• Face A en noir & blanc, très documentée
• Face B en couleurs, avec un parcours plus libre au fil de l'eau, depuis les pertes de rivière jusqu'à l'exutoire de la Touvre dans le fleuve Charente