dense, dense, dense
CAUE 13

View all photos

 

 

Un livre & une exposition sur la densité et les formes urbaines,

un outil à la disposition des élus et du grand public

 

En aménagement urbain, il ne faut jamais commencer par faire la morale aux habitants. Pourtant, la tentation est grande: n’est-ce pas eux qui veulent à tout prix une maison, un pavillon ? Qui exigent que le jardin fasse le tour, que les voisins soient à distance et que la ville et ses problèmes les épargnent ? Depuis quarante ans, ces aspirations ont couvert le pays de lotissements, mité les campagnes, créé un immobilier dont la valeur patrimoniale n’est pas certaine et qui a, parfois, surendetté les ménages qui y ont cru.

 

Longtemps, ces habitants ont été encouragés. Dans le discours des pouvoirs publics, la maison individuelle était une juste revendication, l’aboutissement normal d’une vie de travail. Aujourd’hui, on en fait reproche à la population. Le désastre environnemental de la “marée pavillonnaire”, le bilan carbone de la voiture obligatoire et le coût social de l’augmentation du prix des carburants, c’est de la faute du peuple.

 

Mesdames et messieurs les élus, pour vous, ce retournement de tendance est compliqué. Parfois, vous dites que cet état de fait correspond au goût de vos concitoyens. On n’y peut rien. Jamais, les électeurs n’accepteront autre chose. Vous pensez qu’ils ne veulent pas entendre parler de collectif. Vous n’êtes pas certains qu’entre le pavillon et l’immeuble, il existe autre chose à leur proposer.

 

Parfois, quand même, vous commencez à faire le compte des voiries, des réseaux, des équipements et vous avez le net sentiment que ce n’est pas une urbanisation idéale qu’on vous réclame. Mais vous êtes sûrs que jamais vous n’arriverez à convaincre les gens qu’ils se trompent.

 

Pourtant, ils se trompent, mais en partie seulement. Les habitants ont raison de vouloir de l’intimité, de la nature, de la vie à l’extérieur, une terrasse, un bout de jardin, un endroit où les enfants peuvent jouer, où la voiture soit à l’abri. Ils souhaitent un “effet maison”. Mais ils ont tort de penser qu’un seul modèle d’habitation peut y répondre.

 

Regardez les photos qui suivent. Voyez des maisons accolées, des appartements à terrasses, à jardins. Des venelles, des vérandas. Des prairies, des ruisseaux, des parcs. Des ballons, des vélos d’enfants qui traînent. Des gamins qui jouent. On voit sur ces images des habitants qui vivent dans des opérations urbaines conciliant leurs désirs légitimes et l’intérêt général. Qui ont été capables d’entendre un autre discours. Et qu’on a su convaincre, parce que, sans doute, on les a écoutés.

 

Sibylle Vincendon

Rédactrice en chef adjointe au journal Libération

 

TELECHARGEZ LE LIVRE « VOIR » EN PDF

OU CONSULTEZ-LE EN LIGNE

(Issuu)

dense dense dense